Retrouvez les éditos des présidents et dirigeants de l'OPCO Santé.

Eric DENISET & Jean-Pierre MERCIER
Président et Vice-président de l’OPCO Santé
Eric DENISET & Jean-Pierre MERCIER
Président et Vice-président de l’OPCO Santé

APRÈS QUATRE ANS D’EXISTENCE, QUEL BILAN DRESSEZ-VOUS DES ACTIONS MENÉES PAR L’OPCO SANTÉ ?

Éric DENISET : L’OPCO Santé est une création récente. Il a été constitué par la volonté des interlocuteurs sociaux du secteur, suite à l’injonction législative de transformer les 20 anciens Organismes Paritaires Collecteurs Agréés (OPCA) en 11 opérateurs de compétences sur un nouveau périmètre et sur de nouvelles missions. Malgré nos craintes, je pense que nous avons réussi à nous appuyer sur la capa­cité d’action de l’OPCO Santé pour aller dans le sens d’une meilleure qualification des salariés. C’est l’un des points majeurs de satisfaction pour moi. Je souhaite également insister sur le rôle joué par l’OPCO Santé dans le cadre du plan de relance Pro-A : bien que l’État n’ait pas tenu ses engagements au second semestre 2022, les fonds conventionnels collectés par l’OPCO Santé auprès des branches et les co-financements ont permis de répondre aux besoins de formation identifiés. Enfin je tiens à souli­gner que, depuis sa création, la plupart des délibé­rations du conseil d’administration de l’OPCO Santé ont été prises à l’unanimité, ce qui traduit une forte capacité de dialogue social au sein du secteur pour trouver un terrain d’entente dans l’intérêt de la qua­lification des personnels et donc dans celui de la qualité du service rendu.

Jean-Pierre MERCIER : L’OPCO Santé a pleinement joué le rôle qui lui a été assigné dans le cadre des moyens dont il a disposé. L’alternance est un sujet qui l’a fortement mobilisé. Les équipes ont égale­ment su mettre en œuvre de nombreuses actions auprès des entreprises de moins de 50 salariés et dans l’accompagnement aux branches à travers la déclinaison des accords conventionnels. Car l’ac­tivité de l’OPCO Santé est loin de se limiter à ce qui entre dans le champ de la dotation légale et à son rôle d’opérateur déclinant des dispositifs légaux !

Avec l’appui des CPNE-FP, il dispose d’une marge de manœuvre importante et d’une forte capacité d’action indépendante autour de dispositifs per­tinents et librement négociés, par exemple dans le domaine du handicap ou en faveur des petites entreprises. En ce sens, l’OPCO Santé est pleinement parvenu à dépasser son rôle de simple opérateur. Une évolution sans doute favorisée par l’homogé­néité de son périmètre : le dialogue et la discussion entre nos 3 branches est fluide car leurs intérêts et leurs problématiques convergent.

 

QUEL RÔLE ASSUME DÉSORMAIS L’OPCO SANTÉ DANS L’ÉCOSYSTÈME EMPLOI ET FORMATION DES SECTEURS SANITAIRE, SOCIAL ET MÉDICO-SOCIAL PRIVÉS ?

É.D. : Force est de constater que ce système s’est lar­gement complexifié, notamment avec l’arrivée d’un nouvel acteur, France compétences, et la fin de la collecte de la contribution légale par l’OPCO Santé. À tel point que l’on parle aujourd’hui d’ingénierie pour pouvoir boucler des financements qui aupara­vant tenaient dans un seul dispositif. L’OPCO Santé a su faire preuve de l’expertise technique attendue pour concevoir les solutions permettant de traduire les orientations politiques du conseil d’administra­tion et d’atteindre les objectifs de qualification des professionnels du secteur.

En témoigne, par exemple, la signature en 2022 d’une convention de partenariat avec Certif Pro pour le co-financement de 170 formations d’infir­miers diplômés d’État (IDE) dans le cadre des projets de transition professionnelle. Cette convention per­met de cadrer et d’homogénéiser les conditions de prise en charge et le déroulement des formations sur l’ensemble du territoire. Elle illustre la capacité de l’OPCO Santé à articuler des dispositifs initialement étrangers l’un à l’autre, AT-Pro et Pro-A, qui ne mobi­lisaient pas des fonds de même nature. Et à rendre possible ce qui ne l’était pas, car pris séparément, ces dispositifs ne permettent pas de financer, par exemple, la formation d’aides-soignants qui veulent devenir infirmiers en 3 ans.

 

COMMENT L’OPCO SANTÉ SOUTIENT-IL LES TPE-PME ?

É.D. : En leur apportant une expertise technique, d’autant plus précieuse que ces petites struc­tures ne disposent pas d’équipes RH. L’appui de l’OPCO Santé vient pallier ce manque.

J-P.M. : La formation est un domaine complexe. Une petite entreprise n’a ni le temps ni les moyens d’appréhender l’ensemble des dispositifs existants et d’identifier ceux dont elle peut se saisir. Les équipes techniques de l’OPCO Santé leur apportent une aide décisive en la matière.

 

FACE AUX FORTES TENSIONS SUR L’EMPLOI, COMMENT L’OPCO SANTÉ ACCOMPAGNE-T-IL LES ADHÉRENTS ?

J-P.M. : C’est une problématique à laquelle sont confrontés la plupart des secteurs d’activité du pays. Il y a, de ce fait, une véritable concurrence pour recruter les talents. Dans ce contexte, l’OPCO Santé a fait beaucoup pour améliorer l’attractivité du sec­teur de la santé privée, notamment en déployant les dispositifs d’alternance.

De fait, alors qu’il était auparavant centré sur la for­mation des personnels en poste, pour les qualifier davantage et les faire évoluer, l’OPCO Santé s’est tourné vers de nouveaux publics externes, les jeunes et les demandeurs d’emploi notamment.

C’est une transformation profonde de son activité car il lui a fallu apprendre à s’adresser à ces poten­tiels nouveaux entrants dans le secteur pour leur donner envie de candidater et à accompagner les établissements pour réussir à fidéliser ces nouvelles recrues, notamment par la voie de la formation et de l’évolution de carrière.

 

QUELS DÉFIS L’OPCO SANTÉ DEVRA-T-IL RELEVER DANS LES 3 PROCHAINES ANNÉES ?

É.D. : Je souhaite que l’OPCO Santé continue de nouer des coopérations intelligentes, à l’image de la convention récemment signée avec l’ANFH Océan Indien sur l’île de la Réunion, d’expérimenter et de concevoir des solutions qui visent à élever la qualifi­cation des salariés du secteur. Avec toujours la même boussole : le lien étroit qui existe entre la qualité des prestations rendues par les établissements et la qualification de leurs salariés. Je suis persuadé que nous continuerons collectivement à construire ce type de dispositifs dans les années à venir !

J-P.M. : Renforcer l’appui aux branches me semble être un autre axe de développement essentiel pour l’OPCO Santé. Les branches ont la possibilité de créer de nouvelles certifications, de mettre en place des dispositifs de formation innovants, mais elles ne dis­posent pas de moyens.

Elles ont nécessairement besoin de l’accompagne­ment technique de l’OPCO Santé pour déployer leurs politiques. C’est pourquoi, à mon sens, la cel­lule d’appui aux branches de l’OPCO Santé devrait être renforcée.

 

UN DERNIER MOT POUR LES SALARIÉS DE L’OPCO SANTÉ ?

J-P.M. : Je salue l’effort extraordinaire des équipes de l’OPCO Santé pour s’approprier de nouvelles missions légales, notamment la problématique de l’alternance, une pratique qui était très peu développée dans notre secteur avant la réforme. Alors qu’ils étaient auparavant plutôt focalisés sur la formation professionnelle continue, ils ont su s’em­parer de ces dispositifs avec une réactivité tout à fait exemplaire.

É.D. : Les équipes de l’OPCO Santé ont su très rapi­dement s’adapter à la réforme et à la transforma­tion de leurs missions, en particulier de la collecte vers le conseil, mais aussi en sachant accueillir les adhérents des services de prévention et de santé au travail inter-entreprises, ainsi que ceux de l’hos­pitalisation privée commerciale, du Synerpa et du thermalisme. Je tiens à les remercier et les féliciter très sincèrement pour tout le travail accompli !

Jean-Pierre
DELFINO
Directeur général
Jean-Pierre
DELFINO
Directeur général

Les engagements de la Convention d’objectifs et de moyens (COM) 2020-2022 ont été tenus, au-delà même des ambitions négociées avec la DGEFP. Cela montre que l’OPCO Santé a été capable de mettre en œuvre tous les effets attendus de la réforme de la formation professionnelle de 2018, bien que celle-ci ne soit pas toujours adaptée aux problématiques de nos professions règlementées. Je pense notamment au développement de l’apprentissage dans un secteur d’activité où ce dispositif était jusqu’ici peu usité.

Nous avons été au rendez-vous de la COM et nous avons réussi collectivement grâce à l’engagement des équipes de l’OPCO Santé. Dans un budget infé­rieur à celui que nous ont fixé les pouvoirs publics, nous avons fait plus que ce que l’on attendait de nous. Notre action d’accompagnement auprès des adhérents et des jeunes a contribué à multi­plier le nombre de contrats d’apprentissage par six en quatre ans. Les secteurs qui constituent le péri­mètre de l’OPCO Santé comptaient moins de 2 000 contrats avant la réforme, essentiellement sur des fonctions supports.

Nous nous étions fixés comme objectif 9 000 contrats d’apprentissage fin 2022. Le secteur totalise finalement 17 200 contrats en alternance dont 15 000 contrats d’apprentissage, majoritairement sur des fonctions cœur de métier. C’est un levier décisif pour aider nos adhérents à résorber les fortes tensions sur ces emplois. Traiter efficacement les dossiers, respecter les délais d’engagement et de paiement, c’était ce que l’on attendait de nous avant la réforme. Nos adhérents souhaitent désormais que l’OPCO Santé les aide à recruter, intégrer et fidéliser leurs collaborateurs pour assurer leur mission auprès des Français.

 

Notre action va donc bien au-delà des stricts sujets de formation professionnelle pour s’emparer de véritables problématiques sociétales de notre périmètre d’activité. Dans un contexte de ten­sion massive sur de nombreux emplois, le rôle de l’OPCO Santé a bel et bien changé. Nous avons développé une offre de services nouvelle pour amé­liorer l’attractivité des métiers, toucher de nouveaux publics et accompagner nos adhérents pour mieux recruter, mieux intégrer et mieux fidéliser.

Nous avons réussi cette transformation portée par la volonté de nos administrateurs. Nous sommes parve­nus à faire travailler ensemble, dans un même péri­mètre, les acteurs de la santé privée, commerciale et associative, autour d’enjeux sociétaux communs. Nous avons su faire preuve de réactivité et de bon sens pour adapter l’organisation de l’OPCO Santé à un rythme accéléré, tout en continuant à structurer notre activité. Cela a été particulièrement vrai au début de la crise sanitaire où nos équipes se sont très fortement investies pour déployer en un mois des offres de formation à distance pour répondre aux attentes des professionnels de la santé.

Ces dernières années ont ainsi permis de poser le socle de ce que sera notre activité demain. Nous souhaitons devenir l’allié incontournable du secteur de la santé privée dans le domaine de l’emploi et de la formation professionnelle, en répondant tou­jours présent.

Comme nous avons su le faire, par exemple, lorsque le Gouvernement a alloué au secteur de la santé un budget de 75 M€ pour renforcer le dispositif Pro-A sur les années 2021-2022 : nous devions réaliser 2 000 parcours de formation, nous avons atteint 2 350 entrées en formation, en respectant le budget à l’euro près. Lorsque l’on nous sollicite, nous sommes au rendez-vous et nous sommes performants !

Antoine
DUBRUEIL
Directeur des affaires financières
Antoine
DUBRUEIL
Directeur des affaires financières

L’atteinte des objectifs de la COM 2020-2022 est un motif de satisfaction, d’autant qu’ils avaient été établis sur un périmètre inédit et des missions nouvelles suite à la réforme de la formation professionnelle de 2018.

Au-delà de l’atteinte des objectifs liés aux frais de gestion de revoyure, l’OPCO Santé a démontré sa capacité à s’adapter à la réforme et à l’évolution de ses missions vers le conseil. L’objectif est d’emmener les branches et les adhérents dans une nouvelle dynamique permettant de réaliser ce que les différentes parties prenantes attendent de nous !

La réussite de l’OPCO Santé sur le déploiement de l’alternance en témoigne. C’est d’ailleurs la force de notre nouveau modèle économique : il est incitatif et nous invite à optimiser les fonds à notre disposition au profit des besoins de formation, d’accompagnement de nos adhérents, de leurs salariés et de l’attractivité du secteur.

Ces trois dernières années ont également permis la construction d’une relation franche et directe entre l’OPCO Santé et France compétences au travers de nombreux échanges et de reportings mensuels : nos équipes ont appris à travailler en bonne intelligence tant sur le volet certification et reconnaissance des diplômes que sur le volet fi nancier. Une certaine décorrélation subsiste toutefois entre le montant définitif de la dotation primaire qui nous est attribuée par exercice, pour l’alternance et le plan de développement des compétences des entreprises, de moins de 50 salariés, et nos prévisions d’activité.

Même si cette dotation primaire est généreuse, le recours à la péréquation, compte tenu du faible montant pris en charge sur des dispositifs tels que la Pro-A, ne suffit pas toujours à combler l’écart avec la réalité des besoins. Cela suppose de piloter notre activité au plus juste pour optimiser l’utilisation des fonds gérés et satisfaire au mieux nos adhérents.

Les bons résultats de la COM 2020-2022 nous poussent à être encore plus ambitieux pour définir nos objectifs sur la période 2023-2025. Notamment dans les domaines où nous sommes fortement attendus au sein de l’écosystème et là où existe un réel potentiel de développement de nos actions pour accompagner nos adhérents, comme le développement des compétences au sein des entreprises de moins de 50 salariés.

Nous souhaitons également augmenter le taux d’engagement des fonds conventionnels issus des accords de branche sur la formation professionnelle, en proposant une offre toujours plus pertinente.

Cette ambition s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle approche pluriannuelle de la consommation des fonds conventionnels, mise en place afin de donner davantage de perspective aux branches comme aux adhérents et aux équipes.

Nous avons pu constater l’efficacité de cette logique d’optimisation de l’utilisation des fonds sur plusieurs années à l’occasion du déploiement du plan de relance Pro-A sur les années 2021 et 2022 : l’enveloppe a été entièrement consommée et les objectifs même dépassés. Dès lors que l’on dessine une trajectoire et que l’on parvient à mobiliser les bons acteurs, et c’est bien là le rôle de l’OPCO Santé, la réussite est au rendez-vous.

Nous avons déjà construit cette vision à trois ans avec la branche sanitaire, sociale et médicosociale privée à but non lucrative, pour mettre à profit les réserves dont elle dispose depuis la crise sanitaire et orienter au mieux ces fonds. Nous allons faire de même avec l’hospitalisation privée et les services de prévention et de santé au travail inter-entreprises.

Outre l’approche pluriannuelle, nous avons professionnalisé la programmation de notre activité. Nous travaillons désormais en amont avec les instances et les branches, à partir des prévisions du terrain, pour chiffrer l’évolution de notre activité sur l’année à venir. Sur l’exercice 2022, l’écart entre le projeté et le réalisé a ainsi été très faible, exception faite du décalage lié à l’arrêt du plan de relance Pro-A.

“Sur la durée de la COM 2020-2022, nous avons réalisé des progrès importants dans le traitement des fonds gérés”

Raison n°1

Notre modèle économique

2 minutes de lecture
Raison n°2
Raison n°3
Raison n°5

La promotion de l’alternance

2 minutes de lecture
Raison n°6
Raison n°7
Raison n°8

Des cofinancements essentiels

2 minutes de lecture
Raison n°9
Raison n°10
Raison n°11
Raison n°12
Raison n°13
Raison n°14

Après quatre ans d’existence, l’OPCO Santé a affirmé son rôle au sein de son écosystème et apporté les preuves de sa performance opérationnelle au service des branches et des adhérents. Un socle qui lui permet de poser une nouvelle ambition pour l’avenir : s’imposer comme l’allié incontournable des acteurs de la santé privée pour proposer aux établissements des solutions emploi et formation à la hauteur de leurs besoins.

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