SSSMS

Secteur du sanitaire, social, médico-social privé à but non lucratif

Découvrez l'interview croisée d'Alexandre Lebarbey, Président de la CPNE-FP secteur sanitaire, social, médico-social à but privé non lucratif (SSSMS) et de Xavier Dondey, Vice-président de la CPNE-FP du secteur sanitaire, social, médico-social à but privé non lucratif (SSSMS). Ils s'expriment sur les spécificités et enjeux de leur secteur.

Quelles sont les principales caractéristiques de votre secteur ?

Alexandre Lebarbey : Nous sommes répartis sur les 13 régions, dans des métropoles de toutes tailles, jusque dans les communes rurales et en outre-mer. Le secteur représente un des premiers employeurs de France sur les territoires, notamment ruraux. Avec près de 900 000 salariés, son poids économique est plus important que l’industrie automobile.

Xavier Dondey : Notre secteur crée de la valeur avec des emplois non délocalisables. Il y a les fonds publics, certes, mais aussi les emplois créés autour des structures du secteur, comme les métiers liés à l’entretien des locaux, aux espaces verts, etc. Et cela au cœur du tissu économique local.

Quels sont les grands enjeux du secteur en matière d’emploi et de formation ?

A. L. : L’un des enjeux majeurs est d’attirer les professionnels dans notre secteur et sur la périphérie du secteur social. Corrélativement, nous devons accélérer le travail réalisé sur les certifications : c’est notre deuxième défi. Dès 2016, nous avons créé le titre de moniteur d’atelier aujourd’hui inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Aujourd’hui, nous travaillons avec les organisations d’employeurs et celles représentant les salariés pour répondre aux besoins identifiés. De ce point de vue, 2019 constitue une année charnière avec le démarrage des travaux sur les certifications de maîtresse de maison, de surveillant de nuit, de tuteur et de maître d’apprentissage. Nous avons également le certificat de branche CléA. On commence donc à avoir un début de catalogue de certifications à gérer.

X. D. : En effet, 2019 a vraiment été le coup d’accélérateur dans le prolongement des orientations de la réforme de 2018 ; et c’est ce qui nous a amenés à créer des certifications là où il n’y avait que des dispositifs de formation. L’enjeu est d’intégrer cette réforme et sa traduction opérationnelle. Les types de certification vont désormais au-delà des diplômes d’État, et ces derniers fournissent un socle de compétences qu’il faut compléter pour tenir compte du public ou du contexte d’intervention.

Xavier Dondey

 

Sur quels sujets l’OPCO Santé peut-il vous accompagner ?

X. D. : La prise en charge des coûts financiers de l’apprentissage a évolué. Auparavant, notre secteur ciblait certaines formations coeur de métier, car le financement se faisait à partir des fonds de branche. Aujourd’hui, les secteurs prennent en charge, par le biais de leur OPCO, tous les coûts de formation par apprentissage, quel que soit le diplôme préparé.

A. L. : Sur ce dossier, nous avons été moteurs politiquement parlant. Il a fallu organiser la complémentarité entre les contrats de professionnalisation et les contrats d’apprentissage, les deux étant des dispositifs de formation par alternance. Nous avons travaillé avec les services de l’OPCO Santé pour piloter des simulations visant à définir le montant du reste à charge pour l’employeur. L’expertise et les compétences techniques de l’OPCO Santé sont essentielles pour organiser le contenu des certifications dans la prise en charge administrative et l’ingénierie préalable.

Alexandre Lebarbey

 

Quelles sont vos attentes vis-à-vis de l’OPCO Santé ?

A. L. : Le périmètre a changé. L’OPCO Santé a désormais une vue transversale, il ne peut plus être dans une prise de parole globale car il existe des subtilités entre les CPNE-FP, particulièrement au niveau régional. Concrètement, nous devons clarifier avec l’OPCO Santé les missions respectives de chaque entité, car nous préparons l’avenir ensemble.

X. D. : Les études et l’Enquête Emploi (Baromètre de l’emploi) constituent d’ailleurs un socle essentiel : elles traduisent la feuille de route de ce que nous avons à produire. Nous souhaitons rendre l’outil plus prospectif de manière à anticiper les évolutions du secteur.

A. L. : Une des missions de la CPNE-FP est aussi l’interprétation des éléments de droit. Notre secteur est percuté par des plans de tout ordre (Plan pauvreté, Grand âge, etc.). L’OPCO Santé va jouer un rôle essentiel pour nous aider à décrypter les textes de loi et étayer nos prises de position politiques. Enfin, accompagner nos délégations régionales est également essentiel car elles doivent contextualiser certains points localement et ont besoin de l’appui technique de l’OPCO Santé pour appliquer nos orientations politiques.