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Une nouvelle politique de certification pour le secteur SSMS

6 Février 2023
Depuis plusieurs mois, l’OPCO Santé et la branche professionnelle du secteur sanitaire, social et médico-social privé à but non lucratif (SSSMS) travaillent de concert à l’élaboration de la politique de certification de ce secteur pour les trois ans à venir. Zoom sur cet outil clé de la formation professionnelle.

La politique de certification : de quoi parle-t-on ?

Dans l’univers de la formation professionnelle, une politique de certification est un outil indispensable, car elle détermine les orientations thématiques et les priorités en termes de création et d’actualisation des certifications 1 dans la branche concernée.

C’est d’autant plus le cas dans le secteur sanitaire, social et médico-social privé à but non lucratif (SSMS), dont les métiers évoluent énormément depuis plusieurs années.

La fin de l’année 2022 marquait la fin de la feuille de route précédente. Et pour répondre aux multiples transformations du secteur, accentuées par la crise sanitaire, les partenaires sociaux, accompagnés par l’OPCO Santé, travaillent actuellement à la création de la politique de certification de la branche SSMS pour les trois années à venir.

Bon à savoir

Actuellement, les projets de certification concernent le réenregistrement au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) du Titre Moniteur d’atelier, ainsi que la création de deux certifications (Maîtresse de maison et Tuteur- maître d’apprentissage). En 2022, une forte demande sur ces métiers a d’ailleurs été observée, avec près de 1000 dossiers administrés.

Anticiper les besoins et adapter l’offre de certification

« La branche souhaite anticiper au maximum l’émergence de nouveaux besoins en compétences : la certification adéquate doit exister dès lors que le besoin se manifeste », affirme Jennifer Rouyère, responsable certification et dispositifs de branche à l’OPCO Santé.

Ainsi, l’OPCO Santé accompagne la branche dans l’établissement d’un état des lieux des compétences dans le secteur :   « Au cours du second semestre 2022, nous avons effectué une veille sectorielle continue, échangé et observé les acteurs du secteur sur le terrain, et nous avons exploité les études menées par l’Observatoire », explique Jennifer Rouyère.

Grâce à ce bilan, et soutenue par l’OPCO Santé dans l’ingénierie, la commission paritaire nationale pour l’emploi et la formation professionnelle (CPNE-FP) de la branche…

  • Valide les orientations thématiques mises en lumière avec le recueil des besoins en compétences et proposées par l’OPCO Santé,
  • Effectue des études d’opportunités pour chaque création de certification envisagée, en se rendant sur le terrain et en interrogeant les acteurs du secteur concernés, afin de confirmer ou d’infirmer le besoin réel,
  • Et définit la feuille de route en priorisant les actions et les projets à mettre en place.

Une fois la feuille de route rédigée et validée, les travaux d’ingénierie pour la création, la cocréation et l’enregistrement de nouvelles certifications peuvent commencer.

Les quatre missions de la branche

1

Anticiper les évolutions des métiers, et donc les besoins en compétences

2

Fixer les orientations politiques sur l’emploi-formation-certification du secteur

3

Créer une offre de certifications adaptée pour sécuriser les parcours professionnels

4

Coconstruire les diplômes et certifications pour une meilleure adéquation avec les besoins en compétences

En coulisses : les axes de travail

Pour répondre à ces missions, la construction de la politique de certification est articulée autour de trois axes de travail.

La CPNE-FP parraine ou crée de nouvelles certifications
Pour que l’offre de formation soit la plus adaptée possible aux besoins en compétences du secteur, la branche crée ou soutient des projets de certifications portés par des tiers (organismes de formation, instituts, centres de formation d’apprentis…).

Dans le cas d’un projet porté par un tiers, la reconnaissance du besoin par le secteur SSMS facilite sa validation par France compétences et son inscription au RNCP. Cela est rendu possible grâce au recueil des compétences réalisé par l’OPCO Santé et par les études d’opportunités menées en amont de la validation de la feuille de route.

La branche participe aux commissions professionnelles consultatives (CPC) 2 du Ministère de l’Éducation Nationale
Le secteur SSMS peut ainsi suggérer des évolutions au sein des diplômes d’État au regard des besoins relevés, et bénéficier d’une vision complète et actualisée de l’offre certifiante dans le secteur.

D’autre part, comme le rappelle Jennifer Rouyère, « l’offre de certification de branche doit être complémentaire à l’offre proposée par les diplômes d’État ». Ainsi, en participant aux CPC, la CPNE-FP peut articuler la création et l’actualisation de certifications sans concurrencer les diplômes d’État.

La branche noue de nouveaux partenariats
La CPNE-FP et la Formation Continue à l'Université (FCU) ont noué un partenariat afin de favoriser la création de nouveaux diplômes universitaires (DU) certifiants.

Les diplômes universitaires sont importants dans le secteur : ils sont très spécifiques et sont complémentaires aux diplômes d’État existants. De nombreux diplômes universitaires non certifiants sont financés par l’OPCO Santé, preuve que la demande est importante. L’objectif, selon Jennifer Rouyère, serait d’inscrire au RNCP les DU les plus demandés.

Notes :

1 Une certification professionnelle est enregistrée aux répertoires nationaux (au répertoire national des certifications professionnelles, ou RNCP, et au répertoire spécifique, ou RS) de France compétences pour une durée de 1 à 5 ans. Elle matérialise les compétences professionnelles acquises des personnes certifiées.

2 Les commissions paritaires consultatives (CPC) examinent et émettent des avis conformes sur les projets de création, de révision ou de suppression de diplômes et titres à finalité professionnelle et délivrés au nom de l’État, ainsi que sur leurs référentiels, dans le ou les champs professionnels relevant de leurs compétences (en dehors des modalités de mise en œuvre de l’évaluation des compétences et des connaissances, en vue de la délivrance de ces diplômes et titres). Ces avis tiennent compte de l’évolution des qualifications, de leur usage dans le ou les champs professionnels concernés, et d’un objectif de cohérence entre les certifications professionnelles existantes.